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STU Flash, 20 mars 2024

Intervention orale du STU, 219e session du Conseil exécutif

STU/70e Conseil/24/006
20 mars 2024

 

219e session du Conseil exécutif de l’UNESCO

Intervention orale du Syndicat du personnel de l'UNESCO (STU)

 

Merci Madame la Présidente,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Chers collègues,

J'aimerais vous présenter les priorités auxquelles le STU souhaite s'attaquer au cours du présent exercice biennal. Ces priorités s'inspirent des valeurs de la fonction publique internationale et s'appuient, entre autres, sur les rapports et les recommandations du Corps commun d'inspection du système des Nations unies (CCI) et de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI).

Avant tout, j’aimerais revenir sur la question que nous avons déjà soulevée plusieurs fois concernant l’administration de la justice interne au sein de l’UNESCO et, cela, à la lumière des recommandations contenues dans un rapport récent du CCI sur les mécanismes internes de recours au stade pré-tribunal dans le système des Nations Unies (JIU/REP/2023/2). Convaincus que leur mise en œuvre rendrait le système de justice interne non seulement plus juste et plus transparent, mais aussi plus efficace et moins coûteux pour l'UNESCO, nous demandons que l’Administration s’emploie sans plus tarder à la mise en œuvre de la Recommandation n°7 encourageant la Directrice générale, d'ici la fin 2025, à supprimer toutes les restrictions concernant la représentation juridique du personnel dans les processus de justice interne, ainsi que de la Recommandation n°5 demandant que d’ici 2025 la Directrice générale rende compte aux Conseil exécutif du fonctionnement du système de justice interne en publiant un rapport annuel incluant des détails sur le nombre, l'objet et l'issue des recours.

Madame la Présidente, Excellences,

Le STU reste particulièrement inquiet à propos de la santé et le bien-être du personnel. Les résultats d'une étude récente du CCI (JIU/REP/2023/4) indiquent qu'il est urgent de faire plus pour promouvoir et protéger une main-d'œuvre en bonne santé mentale, car nous assistons à un déclin inquiétant de celle-ci au sein des Nations Unies. La mise en œuvre de la nouvelle Stratégie du système des Nations Unies en matière de santé mentale et de bien-être pour 2024 et au-delà est indispensable pour intégrer ces questions dans notre culture organisationnelle, en veillant à ce qu'un soutien soit disponible pour le personnel qui en a besoin, tout en réduisant les risques sur le lieu de travail. Les managers ont un rôle clé à jouer dans la création et le maintien d'un environnement de travail sain, et nous demandons à HRM de veiller à ce que les hauts fonctionnaires nouvellement recrutés fassent preuve de compétences claires en matière de gestion des ressources humaines et de former les fonctionnaires en place dans ce domaine.

L'amélioration de la santé mentale implique également d'accorder une plus grande attention à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, en abordant en particulier des questions telles que les charges de travail déraisonnables, l'éthique et les normes managériales, la gestion du stress et de la frustration. Le STU est prêt à travailler avec l'Administration pour identifier des mesures efficaces afin de promouvoir le "droit à la déconnexion", étant donné que les frontières entre le travail et la vie personnelle deviennent de plus en plus floues.

Le STU regrette que l'Organisation soit toujours en retard par rapport aux autres agences des Nations Unies en ce qui concerne les modalités de travail flexibles. Le rapport 2023 du CCI (JIU/REP/2023/6) indique que l'UNESCO est la seule organisation qui n'autorise pas le télétravail en dehors du lieu d'affectation. La situation n’est pas meilleure en ce qui concerne les horaires de travail comprimés, un mécanisme que 17 organisations prévoient mais qui n'est toujours pas reconnu par l'UNESCO. Il s'agit là d'une différence étonnante, compte tenu du fait que la majorité du personnel de l'UNESCO travaille bien au-delà des heures de travail fixées par la Disposition 101.3 du Règlement du personnel. Le STU demande à l'Administration de mettre en place un groupe de travail, comprenant les associations du personnel, pour réviser sa politique d’aménagement des modalités de travail et étudier des solutions pour mieux l'aligner sur les dispositions de la politique modèle du système des Nations Unies (HLMC, 2021).

De même, le STU est prêt à travailler en étroite collaboration avec l'Administration sur les résultats de l'Examen de l'utilisation du personnel non permanent dans le système des Nations Unies récemment publié par le CCI (JIU/REP/2023/8). Alors que la proportion du personnel affilié continue d'augmenter à l'UNESCO, le STU reste très préoccupé par cette transformation majeure à laquelle l'UNESCO est confrontée et qui risque d'être peu ou mal gouvernée, dans la mesure où les États membres ne semblent pas s'en préoccuper réellement. Le STU demande instamment à l'Administration de procéder, en étroite coordination avec les secteurs, à un examen de toutes les modalités contractuelles du personnel affilié en vue d'identifier les postes critiques de nature continue qui mériteraient la création de postes de fonctionnaires.

Excellences, chers collègues,

Le STU souhaite la bienvenue à Mme Jennifer Linkins, la nouvelle Directrice du Bureau de Gestion des ressources humaines, avec laquelle notre Association entend poursuivre son dialogue franc, déterminé et constructif. Notre agenda est chargé, si l'on ajoute aux questions brièvement évoquées ci-dessus l'exercice de mobilité géographique en cours, que nous devons maintenant conclure dans l'intérêt réel du personnel concerné, ou encore l'adoption d'une nouvelle politique en matière de congé parental, attendue depuis plus d'un an et à la révision de laquelle le STU contribue activement ces jours-ci.

Enfin, je suis très heureux d'annoncer qu'à l'invitation du STU, l'UNESCO accueillera en février 2025 les délégués des associations du personnel d'une trentaine d'organisations internationales pour la tenue du 78e Conseil de la FICSA (Fédération des associations de fonctionnaires internationaux). Ce sera pour nous une occasion unique de réfléchir ensemble au sens profond et à l'avenir de la fonction publique internationale dans un monde en pleine mutation.

Je vous remercie de votre attention.